L’espace Conférence du salon ALL4PACK Emballage Paris a accueilli le 23 novembre une conférence intitulée “Traçabilité – le marquage et le codage au service de la sécurité des consommateurs” : l’occasion pour les experts en présence de livrer leurs analyses sur cette vaste question.

Les intervenants (de gauche à droite) Henry Saporta, rédacteur en chef pour Emballages Magazine, Laurent Tonnelier, président et CEO de mobiLead, et Erik Lagarde, global strategic account manager chez Markem-Imaje.

La traçabilité : à quoi ça sert ?

La traçabilité se définit basiquement comme la capacité à suivre un produit tout au long de la chaîne de production et de distribution : ce suivi est assuré de l’approvisionnement en matières premières à la mise au rebut, en passant par la production et la consommation, afin de clarifier “quand, où et par qui le produit a été fabriqué”.

Les récentes mésaventures de Danone sont également révélatrices des failles de la traçabilité. Des petites bouteilles d’eau minérale de la marque Evian, pourtant promises à la destruction pour non-conformité, se sont retrouvées en vente à Marseille. Preuve que beaucoup de travail reste à accomplir, surtout après les multiples rebondissements de l’affaire Lactalis ou le scandale des pizzas Buitoni.

Ainsi, année après année, scandales après scandales, le constat ne change pas : la grande consommation gère avec plus ou moins d’efficacité les numéros de lots, ainsi que les dates de péremption, la date limite de consommation (DLC) comme la date de durabilité minimale (DDM). Si la vigilance des chefs de rayon est primordiale, le retrait et le rappel d’un produit parmi des dizaines de milliers de références reste fastidieux.

Les moyens en présence

Apparu dans les années 1970, le code-barres 1D ne permet pas d’intégrer toutes les données variables nécessaires à la bonne traçabilité des produits. Dans un monde où qualité et sécurité deviennent petit à petit les maîtres mots, cette dernière revêt une importance capitale et gagne de nombreuses industries, notamment automobile, composants électroniques, alimentaire et pharmaceutique.

Laurent Tonnelier insiste : “Il est important d’établir un langage et une manière de faire en commun entre les différents acteurs de la chaîne de production, de la fabrication du produit jusqu’à l’achat par le consommateur. Et tout cela ne peut se faire qu’à condition de l’édiction de normes et de standards, ainsi que d’un moyen technique fiable et disponible pour les appliquer systématiquement”.

Ces technologies fiables et disponibles existent d’ores et déjà avec, par exemple, TooGoodToGo, l’application de référence dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, qui a trouvé des alternatives, notamment par l’introduction gestion automatisée avec en ligne de mire un « code-barres enrichi ». On peut également citer le QR code, ou “quick response code“, inventé au Japon en 1994 et dont beaucoup ont pu constater l’existence durant la pandémie de Covid.

Les bases pour une traçabilité plus adaptée

A ces besoins d’informations et de rapidité, Erik Lagarde nous introduit aux moyens de codage/marquage de fin de ligne, notamment avec le SPI (Super Piezo Inkjet), dernière technologie Markem-Imaje d’impression à encre sur emballage primaire. Le dispositif allie haute qualité, haute flexibilité et haute vélocité, et rend possible le marquage des QR Codes au standard GS1 Digital Link.

En embrassant ce standard, et en remplaçant le code-barres 1D classique pour privilégier le QR Code, qui permet d’inclure aussi bien les données fixes que les données variables sous forme d'”application identifiers”, il devient ainsi possible de prendre en compte toutes les références produits. Ce besoin est tout de même à tempérer avec une exigence de clarté pour le consommateur final, “pour qui l’information se doit de rester la plus limpide possible”, précise Henry Saporta.

L’objectif sera ainsi d’incorporer les différentes données cumulatives permettant de dresser un état numérique du produit, comme les codes EAN128 ou les codes GTIN (pour Global Trade Identification Number), afin d’obtenir un assemblage de toutes les données pertinentes pour obtenir une traçabilité optimale et lisible simplement par le consommateur, au moyen de son smartphone.

Les avantages sont multiples pour toutes les parties prenantes : tout d’abord, rendre automatique la procédure de blocage en caisse des lots de produits faisant l’objet de rappel, grâce à un numéro de lot donné. De plus, ce système permet au consommateur de connaître immédiatement les informations spécifiques et précises sur le produit qu’il a en main et pas d’un autre, grâce à un simple scan du code depuis son smartphone. Autre fonctionnalité prometteuse, ce système de traçabilité pourrait également contenir des informations concernant le tri, voire la potentielle recyclabilité du produit ou de son emballage.

La traçabilité de demain

Telles sont les possibilités par le nouveau système SPI de Markem-Imaje, qui offre également la possibilité d’imprimer ces codes 2D à des vitesses inédites jusqu’alors.

“Nous travaillons aujourd’hui à implémenter ces solutions, qui transforment réellement les possibilités offertes en termes de marketing et de production, et qui sont bénéfiques pour les industriels, les distributeurs, les consommateurs mais aussi pour le législateur, poursuit Erik Lagarde, car nous incorporons toutes les données chaudes directement sur le produit, ce qui rend l’interaction plus immédiate et plus facile pour les fonctionnalités nécessaires à une meilleure traçabilité.”

Laurent Tonnelier définit le standard GS1 Digital Link avant tout comme un langage commun permettant de normaliser, d’uniformiser la traçabilité par une structuration précise, doublée de moyens d’impression rapides pour le mettre en œuvre (comme le SPI), ainsi qu’une accessibilité par tous, et à tout moment, au travers d’une technologie abordable, comme le QR Code.


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