« Aujourd’hui, le taux de réemploi des palettes est d’environ 80 % »
Président du pôle Emballage au sein de la Fédération Nationale du Bois depuis juin 2024, Christophe Bénéton revient sur la présence du pôle au salon ALL4PACK EMBALLAGE PARIS et sur les particularités d’une filière déjà bien organisée sur le sujet du réemploi
Comment est structurée la Fédération Nationale du Bois ?
Elle est organisée en 8 pôles, pour bien représenter chacun de nos secteurs d’activité : Exploitation forestière, Feuillus, Résineux, Seconde transformation, Parquet, Négoces, Panneau contreplaqué et enfin le pôle Emballage, dont j’ai l’honneur d’assurer la présidence depuis quelques semaines. Ce pôle regroupe deux commissions : une commission Palette et une commission Emballage léger.
Que « pèse » ce pôle Emballage au sein de la filière bois ?
Le pôle Emballage et notamment la partie palette, c’est à peu près 600 entreprises et plus de 12 000 emplois en France, pour un chiffre d’affaires consolidé d’un peu plus de 2 milliards d’euros. La France a découvert la palette il y a 80 ans à l’occasion du débarquement des troupes américaines et, aujourd’hui, près de 95 % des produits sont transportés sur les palettes dans le monde. La commission a donc une place très importante au sein de la FNB.
Quelle sont les actions que mène le pôle vis-à-vis de la filière et vis-à-vis des pouvoirs publics ?
Nous sommes face à un marché qui est très volatil et donc on a besoin de beaucoup d’agilité. Il y a d’abord un enjeu pour mettre en avant les atouts environnementaux de la palette. L’autre enjeu, c’est d’agir dans une concurrence qui est européenne. En fonction de cela, nous avons tracé plusieurs axes stratégiques pour le pôle Emballage et la commission Palettes.
Le premier, c’est d’aider les acteurs de la profession à intégrer la valorisation de critères extra-financiers : tracer la trajectoire de décarbonation, déployer la marque Bois de France, accompagner la mise en place de la CSRD (n.d.l.r. : directive européenne relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises), accompagner, aussi, sur les enjeux sociaux, ce qui est crucial dans notre activité qui est une activité de proximité, avec une implantation dans les territoires qui est assez forte et des emplois non délocalisables. L’idée, c’est aussi de travailler sur la compétitivité du secteur en accompagnant nos adhérents sur l’optimisation des process, l’amélioration de la qualité. Cela passe surtout par du benchmark, des notes de conjoncture ou des études qui montrent où nous sommes moins bons et où nous pourrions nous améliorer pour être plus compétitifs face à nos voisins européens.
L’autre axe, et non des moindres, c’est de travailler sur l’innovation. Le métier est en pleine évolution et c’est loin d’être fini. Nous voulons vraiment travailler sur tout ce qui est innovation, à commencer par l’intelligence artificielle mais aussi la traçabilité pour répondre aux demandes réglementaires, la diversification des matières premières, des nouvelles technologies pour fabriquer ou réparer nos palettes.
Enfin, le dernier axe, c’est d’assurer la promotion et la reconnaissance de nos produits et de nos entreprises auprès des acteurs de la logistique et auprès des pouvoirs publics.
Concrètement, comment se fait cette promotion ?
Cela passe par beaucoup de communications, beaucoup de salons. Nous organisons aussi tous les deux ans un événement qui s’appelle Futuropalettes, dont la prochaine édition aura lieu en novembre 2025. Cela passe aussi par un renforcement de nos relations avec les pouvoirs publics, puisqu’il y a un certain nombre de réglementations qui sont en train d’être mises en place et qui peuvent avoir des conséquences non négligeable pour nos métiers. Je pense en particulier à la RDUE (n.d.l.r. : Règlement contre la déforestation et la dégradation des forêts) et à la REP (n.d.l.r. : Responsabilité élargie du producteur). Il faut bien comprendre que la palette, on la répare depuis plus de 30 ans, on fait tous les efforts nécessaires pour reconditionner, réparer, recycler les produits que nous fabriquons. Aujourd’hui, le taux de réemploi des palettes est d’environ 80 % et le reste est souvent réutilisé, essentiellement en bois énergie mais pas seulement. Pour la REP, le texte de loi qui est en train d’être écrit vise à forcer les autres professions de l’emballage à s’organiser pour créer des filières de réemploi et de recyclage. Or nous, nous sommes déjà organisés sur ce point et nous avons un très fort enjeu pour aller défendre notre profession et notre organisation actuelle et éviter qu’une taxe vienne gréver notre activité.
Quelle va être votre présence sur le salon ALL4PACK EMBALLAGE PARIS ?
Comme lors de la précédente édition, nous aurons un stand avec, autour, d’autres acteurs de la filière de l’emballage en bois. Nous organisons une conférence le mercredi après-midi à 15 h sur le réemplois des palettes, pour faire de la pédagogie et expliquer ce que nous faisons depuis des années. La palette reste un métier qui est méconnu, le réemploi de palettes l’est encore plus ! Il faut une nouvelle fois expliquer qu’une palette sert à transporter les produits des industriels jusqu’au point de distribution, puis que les acteurs de la filière vont chercher ces palettes qui ont déjà eu une première utilisation pour les trier, les réparer et les relancer dans le circuit.
Une palette fabriquée a une durée de vie d’environ 5-6 ans, avec 4 tours par an (n.d.l.r. : un tour = industriel-point de distribution-réparateur industriel) !
En dehors de votre intervention, qu’attendez-vous du salon ?
Évidemment qu’il y ait beaucoup de monde mais, au-delà de ça, j’attends surtout de découvrir tout ce qui tourne autour de l’innovation et des besoins futurs du marché : quels seront les besoins de la logistique des industriels dans 5 ou dans 10 ans ? Cela nous permettra d’accompagner au mieux les acteurs de la filière.
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