Étude de cas webinar #6 (arbitrages de l’écoconception) : la barquette en bois de Fleury-Michon.

ALL4PACK EMBALLAGE PARIS organisait le 20 juin 2024 un webinar autour des arbitrages réalisés par les entreprises à partir des injonctions (parfois contradictoires) de l’écoconception. Un thème pleinement d’actualité, illustré par plusieurs cas concrets que nous vous proposons de retrouver au fil du mois de juillet dans les pages d’actualités du salon. Cette semaine : la barquette en bois de Fleury Michon, avec Stéphane Merlet (ingénieur emballage et conditionnement chez Fleury-Michon).

Le « juste emballage »

« Notre mission, c’est de réduire l’empreinte environnementale de nos produits, et surtout des produits qui sont en développement. Et pour cela, on a défini ce qu’on appelle chez nous le « juste emballage », celui qui répond à cet impératif mais qui permet aussi de protéger nos produits et de les conserver le plus longtemps possible pour que le consommateur puisse avoir des produits de qualité. »

Réduire le plastique 

« On utilise encore beaucoup de plastique pour nos emballages aujourd’hui. 80 % de nos emballages sont en plastique parce que ce matériau a des propriétés indéniables : léger, résistant à l’eau, pas cher, barrière au gaz… Pour autant, nous avons créé en 2019, une cellule Emballage au sein du département R&D, dont l’objectif principal est la réduction de la matière plastique (…) Maintenant, c’est difficile d’aller vers un monde avec moins de plastique voire sans plastique, on ne peut pas y aller directement, il y a beaucoup de contraintes et plusieurs lignes rouges : la réglementation, bien sûr, mais aussi la santé de nos consommateurs et l’acceptation client. »

Les obstacles

« Quand cette barquette a été lancée en 2019, la première difficulté, cela a été le coût car c’est un matériau plus cher. On a également eu la mauvaise surprise d’avoir une éco-contribution supérieure à celle de la barquette plastique puisque la barquette était non recyclable et non compostable aux yeux de la réglementation ! (…) Cela a nécessité des investissements : pour pouvoir conditionner, mettre en marché un plat préparé dans autre chose que de la matière plastique, cela remet forcément en cause énormément d’éléments en termes d’organisation et de structure. Cela a été aussi une vraie difficulté d’avoir une DLC suffisamment longue pour pouvoir continuer à mettre en marché avec le même processus que les barquettes plastiques, ce qui nous a obligés aussi à réduire parfois les tailles de série, ce qui, une fois encore, augmente les coûts. (…) Au final, on peut voir qu’il y a beaucoup de choses qui impactent le coût quand on passe d’une barquette plastique à une barquette en bois dans laquelle le plastique est réduit de plus de 80% ». 

Le changement, pas seulement dans la barquette !

« Pour qu’il y ait une meilleure acceptation au niveau des consommateurs, c’est-à-dire pour qu’ils acceptent de payer un peu plus cher un plat cuisiné, il a fallu aussi présenter un plat de meilleure qualité. On a donc profité du passage à la barquette en bois pour proposer un produit avec des qualités organoleptiques améliorées. Pour faire court – je suis spécialiste de l’emballage, pas des produits –, on va dire que c’est un produit qui ressemble fortement à un produit « fait maison », sauf qu’il est simplement conditionné suivant des processus industriels. Mais en termes de préparation, on est très très proche du « fait maison » ».

À retrouver dans le replay du webinar #6 du 20 juin 2024 (de 13’ à 27’).


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