Webinar #6 : les paradoxes de l’écoconception

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ALL4PACK EMBALLAGE PARIS organisait le 20 juin 2024 un webinar autour des arbitrages réalisés par les entreprises à partir des injonctions (parfois contradictoires) de l’écoconception. Un thème pleinement d’actualité, illustré par plusieurs cas concrets, à retrouver au fil de l’eau sur les pages d’actualités du salon.

Le 20 juin 2024 au matin, le salon ALL4PACK EMBALLAGE PARIS invitait son réseau à assister à un webinar consacré aux « arbitrages des paradoxes de l’écoconception ». Autour de Chantal de Lamotte (directrice du salon) et Fabrice Peltier (expert en éco-design), Stéphane Merlet (ingénieur emballage et conditionnement chez Fleury-Michon) et Alexandre Vernier (responsable innovation et RSE emballages au sein du groupe Bel) étaient invités à apporter leurs témoignages sur ce qui a été mis en place au sein de leur groupe en termes d’écoconception.

L’écoconception : un chemin tortueux

Il n’y a pas de ligne droite ni de solution toute faite pour qui veut se convertir aux vertus de l’écoconception, chemin tortueux pavé d’injonctions contradictoires, rappelait Fabrice Peltier en ouverture de ce webinar : « On veut tout recycler et, en même temps, on veut que tout soit bas carbone. (…) » Il expliquait alors que la loi AGEC (ndlr : loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire), qui « nous amène à recycler l’ensemble des emballages et à une diminution du plastique à usage unique, peut être par moments contradictoire avec la loi climat et résilience qui vise à nous faire atteindre nos objectifs de réduction carbone puisqu’il arrive que des solutions sans plastique soient plus gourmandes en carbone… » 

Durant le webinar, plusieurs autres contradictions ont été pointées du doigt. Par exemple, il a été mis en évidence que « les solutions sans plastique peuvent souvent être plus gourmandes en carbone ». Or, il paraît compliqué de pouvoir tout recycler, tout en restant bas carbone. A ce niveau, les enjeux diffèrent selon les régions et il est donc compliqué d’uniformiser toutes les réglementations pour répondre aux besoins de la population. Enfin, Stéphane Merlet a souligné les contraintes imposées par le mode de présentation en linéaire « qui oblige, voire empêche [les entreprises] de substituer la matière plastique, sans que cela ne soit lié directement au produit » mais bien parce qu’« on ne veut juste pas changer le mode de production et de présentation en linéaire ».  

Deux exemples concrets d’arbitrages liés à l’écoconception

Dans cet environnement juridique complexe, comment les entreprises parviennent-elles à réaliser des arbitrages et traduire dans la réalité leurs engagements en matière environnementale ? Pour illustrer les arbitrages réalisés par leurs entreprises, nos deux intervenants ont fait le choix d’évoquer deux projets concrets : la barquette en bois Fleury-Michon et le sachet en papier de Babybel.

Concernant le premier exemple, à savoir la barquette en bois Fleury-Michon, Stéphane Merlet reconnait que malgré les défauts du plastique (impact environnemental et sanitaire, cadres législatifs contraignants, mauvaise perception des consommateurs), ce dernier possède des « propriétés indéniables » notamment en termes de conservation des aliments. Dans le cadre du lancement de cette nouvelle barquette en bois, Fleury Michon a dû adapter sa stratégie marketing car comme l’indique Stéphane Merlet « pour qu’un client accepte de payer plus cher un produit, il faut lui présenter un plat de meilleure qualité ».

Dans un second temps, Alexandre Vernier rend compte des challenges techniques et business rencontrés par le groupe BEL face aux « réglementations qui poussent à aller vers des solutions avec une suppression de l’usage unique ». Pour l’expert, répondre à ces nouvelles réglementations passe nécessairement par le test de plusieurs solutions. Dans le cadre de la marque Babybel, le groupe a ainsi commercialisé une série spéciale de Babybel bleu, blanc, rouge dont la cellophane a été remplacée par un wrap en papier, plus écologique. Mais, avant de clamer que cette expérimentation est un succès, Alexandre Vernier rappelle qu’il est primordial d’accompagner la transformation des usages côté consommateur et d’étudier la perception de ce dernier, tant d’un point de vue environnemental que financier.

Vous souhaitez mieux comprendre les paradoxes de l’éco-conception et les arbitrages auxquels sont contraintes les entreprises utilisatrices d’emballages ? Retrouvez très prochainement d’autres articles traitant de la thématique ou visionnez dès à présent le replay du webinar !

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