[3R] Le recyclage des emballages vu par CITEO & Coca-Cola France

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Le 27 mars dernier, ALL4PACK EMBALLAGE PARIS organisait un webinar autour des évolutions réglementaires en matière d’emballages. L’occasion pour les participants de découvrir les stratégies « 3R » (Réduction, Réemploi, Recyclage) des entreprises participantes. Pour ce troisième article dédié, nous vous proposons de vous attarder sur le recyclage des emballages, avec les témoignages de Valentin Fournel (directeur Éco-conception et Réemploi de CITEO) et Olivier Larose (directeur Développement durable de Coca-Cola France).

Le recyclage : où en est-on ?

En préambule, Valentin Fournel rappelle à l’audience la définition d’un emballage recyclable « Déjà, c’est un emballage qui peut être collecté… Cela peut paraître bête, mais il faut déjà qu’il y ait cette capacité à être collecté pour être isolé et espérer avoir une filière de recyclage. Pour que cela marche, il faut se tenir à un critère : que 90% de la population ait accès à un point de collecte. » Outre les préoccupations autour de la collecte, il est également indispensable de penser au tri de ces emballages et à l’acheminement vers des filières de recyclage adapté. « Aujourd’hui, en France, les filières qui sont déjà bien installées concernent l’acier, le verre, le carton, la brique, l’aluminium mais aussi les bouteilles en PET clair ou coloré/opaque, les autres rigides PET sans opercule, les rigides en PE ou en PP et les souples en PE. Ça, ce sont les filières qui existent vraiment, avec des taux de recyclage qui vont de 60 % environ pour les bouteilles en PET clair à 86 % pour le verre. » Cependant, comme l’explique le représentant de CITEO, tous les emballages ne bénéficient pas encore de filières de recyclage suffisamment développé.

« On a des filières dites « en développement », avec la mise en place d’un « flux développement » qui va nous permettre d’orienter, de massifier ces filières vers des recycleurs qui sont en train de construire leurs usines. C’est le cas notamment les rigides en PS, des souples en PP et polyolythène et tous les rigides PET operculés. Enfin, il y a d’autres matériaux, d’autres résines qui aujourd’hui n’ont pas de filière de recyclage. Cela ne veut pas dire que ce ne sera jamais le cas, mais en tout cas aujourd’hui, on n’a pas connaissance de ces filières qui permettraient de venir recycler des tonnages qui seraient bien collectés par les citoyens. C’est le cas notamment des autres résines plastiques comme le PVC, le PLA, l’ABS… », conclut Valentin Fournel.

Lexique :

  • PE : polyéthylène
  • PET : polytéréphtalate d’éthylène
  • PP : polypropylène isotactique
  • PS : polystyrène
  • PVC : polychlorure de vinyle
  • PLA : acide polylactique
  • ABS : acrylonitrile butadiène styrène

Etude de cas : le réemploi chez Coca-Cola

Olivier Larose (directeur Développement durable de Coca-Cola France)

Le recyclage est depuis de longues années un sujet stratégique pour Coca-Cola France. Et pour Olivier Larose, améliorer le recyclage des emballages passe nécessairement par l’éco-conception de ces derniers. L’expert cite l’exemple d’une des marques du groupe : Sprite. « Il y a encore cinq ans, la bouteille était verte. Et qui dit « PET coloré » dit « non-recyclable » de la bouteille à la bouteille. Nous avons donc investi dans la transformation de cette bouteille pour la passer en PET clair. Aujourd’hui, cette bouteille est 100 % recyclable et l’ensemble de nos matériaux sur le marché français sont recyclables », explique-t-il. Coca-Cola France souhaite à l’avenir aller encore plus loin en faisant en sorte que l’entièreté des marques du groupe soit en mesure d’incorporer 100% de RPET (ndlr : PET recyclée) dans leurs emballages.

La collecte est également un enjeu majeur pour Coca-Cola puisque, comme le rappelle Olivier Larose, seules 59% des bouteilles plastiques sont collectés via le bac jaune en vue d’être recyclés. Une situation qui n’a de sens économiquement et écologiquement parlant car le non-recyclage des emballages entraîne in fine la destruction de ces derniers, ce qui se traduit par une perte de matières première et le rejet d’émissions polluantes. Pour palier à ce problème, il est donc nécessaire de collecter davantage d’emballages. Là encore, le positionnement de Coca-Cola France est clair. « Nous nous sommes demandé quelle serait la bonne manière de collecter plus. Pour nous, c’est la mise en place de la consigne pour recyclage qui fonctionne dans beaucoup de pays européens et qui permet de dépasser les 90-95 % de collecte. Enfin, il y a aussi l’enjeu du recyclage. Aujourd’hui, nous investissons dans le recyclage physique et le recyclage mécanique. »

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