[3R] Le réemploi des emballages vue par CITEO & Coca-Cola France
Le 27 mars dernier, ALL4PACK EMBALLAGE PARIS organisait un webinar autour des évolutions réglementaires en matière d’emballages. L’occasion pour les participants de découvrir les stratégies « 3R » (Réduction, Réemploi, Recyclage) des entreprises participantes. Pour ce deuxième article dédié, nous vous proposons de vous attarder sur le réemploi des emballages, avec les témoignages de Valentin Fournel (directeur Éco-conception et Réemploi de CITEO) et Olivier Larose (directeur Développement durable de Coca-Cola France).
Le réemploi : où en est-on ?
En propos liminaire, Valentin Fournel rappelle qu’il existe différents types de réemplois, en fonction du fait qu’un produit soit emballé ou non avec un emballage primaire « Cette dernière catégorie concerne notamment le vrac, mais le vrac lui-même peut être distingué entre le vrac où l’emballage va être réemployé par le professionnel et le vrac dont l’emballage va être réemployé par le consommateur, qui va venir rapporter son contenant pour ensuite remplir à nouveau son emballage avec des produits. Pour les produits présentés « avec emballage primaire », on a la recharge, que l’on connaît tous car elle est déjà sur le marché depuis longtemps, mais aussi le « pré-emballé réemployable » de type consigne, qui a longtemps existé en France, mais qui a disparu dans les grandes masses », précise-t-il.
Sur la question du développement du réemploi, Valentin Fournel estime que le procédé est aujourd’hui un vecteur important afin de réduire la quantité et l’impact environnemental des emballages, « à condition de réussir à développer un système qui soit le plus mutualisé, avec le moins de transport et le plus grand taux de retour possible par le consommateur », complète-t-il. Pour l’expert, les différents types de réemploi ont vocation à coexister et à se développer. « L’offre en vrac est censée se développer, en tout cas c’est l’ambition que porte la loi AGEC, même si depuis le COVID elle a un peu de plomb dans l’aile. Il en va de même pour la recharge . Et ensuite, il y a ce réemploi des emballages primaires que nous avons développé en 2023 en lançant la démarche Free Use, avec l’ensemble de l’écosystème et les entreprises pionnières sur le domaine du réemploi pour préfigurer ce dispositif optimisé et mutualisé à l’échelle nationale », explique Valentin Fournel.L’enjeu autour de cette démarche est de réussir à réduire au maximum les distances de transport des emballages employés. Cela passe en premier lieu par la définition et la création d’emballages standardisés, permettant de déployer des boucles relativement locales et ainsi de diminuer l’impact du réemploi. « Ce qu’on a pu modéliser, c’est qu’à terme, quand le système sera mature, avec un fort nombre d’emballages réemployés, des taux de retour qui sont extrêmement importants… On arrivera à un équilibre environnemental évidemment, mais également économique […] c’est-à-dire qu’on pourrait arriver à des coûts par UVC qui se rapprocheraient de ceux de l’usage unique », indique le représentant de CITEO. L’objectif : réaliser et produire d’ici la fin 2024 quatre premières références (bouteille de bière de 75 cl, le litre fraîcheur et les pots, de 450 millilitres et 720 millilitres)afin d’activer les dispositifs sous-jacents et, à terme, élargir cette démarche autour d’une trentaine de références.
Etude de cas : le réemploi chez Coca-Cola
Le réemploi est une thématique à l’étude depuis plusieurs années au sein de Coca-Cola. Comme l’explique Olivier Larose, directeur Développement durable de Coca-Cola France, l’objectif actuel réside dans l’optimisation et la massification de ce réemploi. « En cafés, hôtels, restaurants (CHR), Coca-Cola est un acteur historique du verre consigné. En 2022, nous avons également entrepris une démarche afin de convertir 5 autres de nos marques (Fuze Tea, Fanta, Sprite, Minute Maid, Tropico) de la bouteille en verre à usage unique à la bouteille en verre consignée, générique, standardisée, mais propriétaire. Une bouteille de Fuze Tea servira demain en Fanta, en Sprite, en Minute Maid et ainsi de suite. Cela fait de nous le seul acteur des boissons rafraîchissantes sans alcool avec un portefeuille de marque 100 % en verre consigné en CHR. » Et les premiers résultats sont sans appel : avec le réemploi, une même bouteille est désormais utilisée jusqu’à 25 fois, ce qui permet de décarboner jusqu’à 77% des émissions de CO2 émis lors du cycle de vie de cette dernière.
Mais Olivier Larose le précise : le réemploi est également un challenge commercial et logistique. Avec une distribution de produits dans près de 100 000 points de ventes, il a été nécessaire de mobiliser l’entièreté de la chaîne de valeur. « Pour les grandes et moyennes surfaces (GMS), nous expérimentons beaucoup depuis cinq ans, ne serait-ce que pour répondre à une attente sociale : d’après IPSOS, 92% des consommateurs français se déclarent favorables à la réintroduction de la consigne et attendent que les marques s’engagent. Aujourd’hui, nous menons des expérimentations en live en grande distribution, en partenariat avec 6 enseignes, dans 260 points de vente et 3 régions », indique-t-il. Ces expérimentations ont pour but premier de tester la perception du consommateur, pour qui le réemploi n’est pas toujours une réalité palpable en grande-distribution. « Le consommateur a besoin d’identifier et de s’identifier au réemploi. Et pour ça, on a besoin de faire émerger ce dernier en lui offrant une visibilité en linéaire, mais également en associant cette démarche avec une idée de plaisir et d’expérience attrayante », complète Olivier Larose. Et ce dernier de conclure : « C’est une certaine fierté de contribuer à changer une société de consommation. C’est une fierté aussi d’être les seuls à tester une innovation de rupture sur le marché français : celle du PET consigné réemployable. C’est une sorte de PET renforcé d’une certaine manière que l’on peut utiliser jusqu’à 15 fois, contre 25 pour le verre. »
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