Marquage, codage, traçabilité : priorité à la sécurité alimentaire
Garantes de la sécurité des produits mis sur le marché, les entreprises doivent répondre à des exigences réglementaires très strictes en termes de transparence et de traçabilité. D’où le rôle clé des opérations de marquage et de codage en amont de la distribution.
Henri Saporta, rédacteur en chef d’Emballages Magazine, ainsi que Laurent Tonnelier, président de Mobilead, et Erik Lagarde, global strategic account manager chez Markem Imaje, spécialistes des technologies de marquage et de codage, ont pris la parole au cours de la conférence sur la traçabilité.
Au programme, un état des lieux sur l’évolution et les perspectives d’avenir de la traçabilité, garante de la confiance, et surtout de la sécurité des consommateurs. Retour sur ces paroles d’experts.
Traçabilité, rappels de produits alimentaires et sécurité des consommateurs
Entre les standards de marquage, les nouvelles normes de traçabilité et les protocoles spécifiques à chaque secteur et chaîne production, difficile de s’y retrouver !
Les opérations de marquage et de codage s’imposent comme la clé de voûte de la sécurité des consommateurs.
La sérialisation des produits vient matérialiser le lien direct entre distribution et consommation. Pour une traçabilité à la fois lisible et transparente sur le parcours et la durée de vie des produits.
Les questions de marquage, codage et traçabilité ont récemment été au cœur de l’actualité, à la suite de multiples demandes de retrait de produits du marché. On se souvient notamment de l’affaire Lactalis, dont certains exemplaires avaient été retrouvés en magasin alors qu’ils devaient être retirés de la vente.
Mais aussi les pizzas Buitoni qui ont récemment fait les gros titres de l’actualité à leur insu, car elles faisaient l’objet d’une opération de retrait, ou encore le cas des bouteilles d’eau Evian.
Cette réalité sur la place donnée à la traçabilité et son relais dans les médias ont été mises en avant par Henri Saporta ; celui-ci n’a pas oublié d’évoquer les technologies mises en œuvre en parallèle pour contrôler la sécurité à chaque étape de la chaîne et garantir une traçabilité optimale.
Ainsi, la mise en place du code barre sur chaque produit, qui remonte aux années 1970, est une solution de marquage et de codage simple, efficace et pérenne.
“Il y a un code barre […] qui donne la référence du produit, et à côté un ensemble de données variables, notamment le numéro de lot et la date de péremption
(en l’occurrence, la date limite de consommation – DLC – et la date de durabilité minimale – DDM).”
Date de durabilité minimale et opérations anti-gaspillage
L’occasion de rappeler que la DDM n’est en aucun cas une date de péremption. Un lieu commun qui engendre de nombreux raccourcis dans l’esprit de consommateurs non avertis, à savoir : date de durabilité minimale signifie produit impropre à la consommation passé cette date. Alors qu’il s’agit simplement d’un indicateur de durée minimale, et non maximale.
Voilà une raison parmi d’autres qui participe au gaspillage alimentaire. Sachant que dans le monde, un tiers des denrées alimentaires sont finalement gaspillées en bout de chaîne.
Une réalité dont les pouvoirs publics ont conscience, c’est pourquoi “un décret est sorti pour expliquer au consommateur ce que veut dire la DDM”, comme le souligne le rédacteur en chef d’Emballages Magazine.
Enfin, des enseignes telles que l’application anti-gaspi “Too Good To Go” s’attellent également à la tâche de sensibilisation aux dates de durée de consommation, avec une plateforme de gestion des DDM en parallèle de ces paniers anti-gaspillage.
Evolution des exigences de la traçabilité des entreprises
Comme souligné par Laurent Tonnelier : “Avant tout travail, on définit un langage commun, on définit un lexique […] pour être sûr qu’on parle bien du même langage”.
Dans le domaine des technologies, il est également fondamental de définir et partager un langage commun.
On le retrouve dans les entreprises sous toutes ses manifestations : glossaire, créations de conventions et guides pratiques. Jusqu’au jour où le secteur s’engage autour d’une charte afin de respecter les mêmes règles, normes et processus.
Puis, au-delà des chartes définies par les entreprises, chaque secteur définit des standards, puis un langage commun, un code barre, un format mondial, une numérotation unique, afin ensuite de fixer un prix, propre à chaque pays selon le secteur.
La numérotation varie selon le pays, mais n’indique pas forcément l’origine du pays de production, mais plutôt le bureau d’enregistrement des produits.
Enfin, le président de Mobilead a rappelé que les normes sont propres à chaque pays, et relèvent des votes et consensus national.
Une histoire de chronologie entre standards et normes, qui a valu au Sénat d’amender la mise sur le marché du QR code – issu d’un brevet chinois, jugé plus fiable et pratique avec le système de flash mobile, et applicable à grande échelle.
Le QR code contient le numéro de lot et permet au passage en caisse ou flash via mobile d’obtenir les indications sur la qualité du produit et éventuellement le retrait du lot – soit toutes les informations dites “chaudes”.
Perspectives d’avenir de la traçabilité
Enfin, Erik Lagarde de Markem Imaje est venu confirmer que la meilleure pratique en réaction à ce marché du marquage et codage en perpétuelle évolution demeure la différenciation retardée.
En cas de rappel pour retirer des lots du marché, les données “chaudes” parfois imprimées au dernier moment ne sont pas forcément disponibles.
Les objectifs d’amélioration poussent à l’innovation, raison pour laquelle trois nouveaux piliers phares de la traçabilité ont vu le jour :
- La vitesse d’impression, dorénavant beaucoup plus rapide ;
- La qualité d’impression pour pérenniser les opérations de marquage et codage ;
- Les solutions technologiques flexibles, synonymes d’adaptation aux emballages.
Les perspectives d’évolution les plus évidentes en terme de marquage et de codage visent à redéfinir le langage commun, entre émetteurs des codes et utilisateurs. Le tout en vue d’une communication lisible et une traçabilité qui ne laisse place ni aux rappels ni aux doutes.
Enfin, la réglementation en pleine transition prévoit d’ici 2027 un code plus générique, établi sur la base du langage digital commun, le Digital D. Avec, en dernière variable à orientation pro-environnementale, une inclusion dans les éléments du code, de l’information concernant les conditions de tri du produit.
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