Les nouvelles filières de recyclage en marche vers la boucle de l’économie circulaire

Entre éco-conception et nouveaux débouchés, la thématique des nouvelles filières de recyclage a été abordée sous un angle économique et environnemental.

Retour sur un engagement collectif pour une économie toujours plus circulaire des emballages plastiques, mis en lumière par les experts de l’espace conférences du salon ALL4PACK Emballage Paris.

L’avenir de l’économie circulaire grâce aux filières de recyclage

L’espace conférences a reçu des professionnels représentant des enseignes, comme des éco-organismes, pour mettre en lumière l’avenir des filières de recyclage de demain. Avec, pour objectif commun, d’assurer la promotion de nouvelles filières capables de combler la demande grandissante en recyclage, de tout type de plastique notamment.

Comme l’a rappelé en introduction Anne-Catherine Ratinaud, Directrice de projet clients transversaux chez Citeo, leur mission principale dans l’éco-système du recyclage prend également effet “dans une démarche de travail collectif, de co-construction avec les clients et partenaires […] et animation des consortiums qui travaillent sur ces nouvelles filières”.

Emmanuelle Schloesing, Responsable économie circulaire chez Elipso, a, de son côté, rappelé que “les fabricants d’emballages plastiques sont évidemment très intéressés à la construction de ces nouvelles filières de recyclage […], d’où le travail avec l’ensemble de la chaîne de valeur pour développer ces nouvelles filières”.

Enfin, Muriel Casé, Déléguée générale de la société Syndifrais, fabricant de produits laitiers frais spécialisés dans l’usage d’emballages à 70% en polystyrène, a expliqué le rôle de son organisation professionnelle : “Fédérer les entreprises autour de projets collectifs pour tracer de nouvelles trajectoires”. Avec un renouveau du recyclage via d’autres matériaux que le plastique, en occurrence le verre, le carton et l’aluminium.

Les raisons économiques et environnementales derrière les nouvelles filières de recyclage

Anne-Catherine Ratinaud a entamé le débat en dressant un état des lieux sur l’éco-système de l’emballage, rappelant que “1,2 million de tonnes d’emballages est mis sur le marché chaque année”. Soit, en volume, “23% des emballages ménagers mis sur le marché chaque année”. Sur ce total, le taux de recyclage est seulement de 30%, un total à faire progresser (selon les derniers chiffres en vigueur datant de fin 2021).

En terme de gisements d’emballages ménagers en plastique, aujourd’hui “65% des emballages sont recyclables, donc il faut augmenter la recyclabilité de l’emballage en plastique“.

Le Responsable de Citeo a mis en avant “deux leviers : travailler sur la fin de vie, en créant de nouvelles filières de recyclage pour permettre à des emballages qui n’étaient pas recyclables de joindre le recyclage […] et l’éco-conception pour permettre à ces emballages de rejoindre des filières de recyclage existantes ou créées en co-développement”.

La vaste typologie d’emballages en plastique ne permet pas de créer une filière unique par emballage. Il est primordial de savoir privilégier les plus pertinents, et les intégrer à une démarche d’éco-conception favorable à l’augmentation du taux de recyclage global.

Conditions requises à la création d’une nouvelle filière de recyclage

Quels sont les critères et différents piliers nécessaires pour voir une filière de recyclage émerger ? Il y en a trois :

  • Des gisements : à la fois suffisants, mais également garantis dans le temps et éco-conçus.
  • L’aspect technologique : des technologies de tri et de recyclage qui permettent de trier ces emballages. Ces dernières années, de nouvelles technologies ont vu le jour telles que le tri optique ou le développement de technologies de recyclage avancées : dépolymérisation ou pyrolise.
  • Les débouchés : une filière ne peut voir le jour que si derrière existe un intérêt de venir racheter la matière. Or nous savons aujourd’hui qu’il y a une volonté de réintégrer de la matière recyclée, donc la demande est bel et bien présente.

La pertinence de créer de nouvelles filières de recyclage a mis en lumière trois “bons candidats” :

  • les pots et barquettes en PET (plastique PET)
  • les pots et barquette en PS (polystyrène)
  • les emballages souples en PE

Il s’agit ici de mettre à profit toutes les nouvelles technologies de dissolution, dépolymérisation, recyclage mécanique ou technologie enzymatique.
Un consortium a été mis en place pour créer une impulsion, une dynamique née de la volonté des metteurs en marché de fédérer et mener des travaux exploratoires.

Contribution de l’éco-système emballage pour la création de nouvelles filières de recyclage

Muriel Casé est venue rappeler au sujet des produits laitier frais qu’il était ici question d’un produit du quotidien, qui représente “environ 15 à 16 milliards de pots sur le marché chaque année en France, soit 230 kilos de produits laitiers frais”. 

Sur la question du recyclage des pots de yaourt, jusque-là le travail de recyclage n’avait pu se mettre en place qu’en boucle ouverte – soit une incapacité à recycler du pot de yaourt, pour recréer du pot de yaourt. Et un recours permanent aux matières vierges, au détriment des matières recyclées, jusque-là non réinjectées dans la boucle de la chaîne de production.

Trouver et exploiter sur le terrain des boucles fermées vertueuses a été la deuxième étape à évaluer.
D’où le travail de fond sur le gisement, car actuellement il existe des emballages en cours de développement – compatibles avec les filières de recyclage – et favorable à des travaux d’éco-conception qui viendraient consolider l’étape de conception.

Structuration et financement des filières de recyclage

Comment déployer sur le terrain les structurations techniques des nouvelles filières de recyclage ?

Tout d’abord, il s’agit de rendre l’emballage recyclable. Pour cela, l’emballage doit être collecté, trié et intégré à une filière de recyclage.

En second levier de consolidation des nouvelles filières de recyclage, les centres de tri doivent s’organiser pour rentabiliser le tri en revendant la matière aux recycleurs.

Sachant que pour s’investir dans une démarche de recyclage pérenne, les recycleurs sont forcés à un investissement conséquent, il est donc crucial de savoir les rassurer – avec la garantie de contrats d’une durée de 6 à 9 ans, en l’occurrence.

Enfin, en terme de financement, les nouvelles filières de recyclage seront financées par les contributions des collectes de tri – pour lesquelles la France s’est imposée comme motrice et pionnière en terme de mise en action des leviers nécessaires à la préservation des enjeux économiques et pro-environnementaux.

Regardez le replay de la conférence ci-dessous:

Si vous souhaitez vous joindre aux experts au sein de l’espace conférences durant la prochaine édition du salon ALL4PACK Emballage Paris, n’hésitez plus ! Contactez-nous dès maintenant afin de confirmer votre participation.




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