La révolution des matériaux menée par les 3R : réduire, réutiliser, recycler
Les 3R se sont imposés comme la règle incontournable à envisager en amont de la mise en marché des produits emballés. La révolution des matériaux d’emballages est menée de front par les acteurs du packaging, au pied du mur face aux enjeux pro-environnementaux.
La révolution des matériaux est en marche vers l’objectif commun d’apporter des solutions durables à une industrie au lourd impact environnemental. Les experts en matériaux se sont réunis autour d’une table ronde à l’Espace Conférences du Salon ALL4PACK EMBALLAGE PARIS avec des question cruciales : quel est l’avenir des matériaux d’aujourd’hui et de demain ? Quelles pistes d’amélioration s’avèrent envisageables en amont de la production ?
Révolution des matériaux : redéfinir les bases
En guise d’introduction, Jean-Michel Servant, Président de France Bois Forêt – Pôle Emballage Bois, rappelait que « nous sommes dans une logique de flux, et non de stocks. […] Le bois est issu de la forêt, c’est une ressource renouvelable ».
Chiffres à l’appui, le représentant de Pôle Emballage Bois ajoutait que :

- Le tiers du territoire national est recouvert par les forêt, soit à peu près 17 millions d’hectares en France.
- Une surface en pleine croissance depuis 1850.
- En concordance avec l’apparition des énergies fossiles.
- Une dynamique et une croissance toujours d’actualité.
Avant, bien sur, de poser sur la table la question clé : Aurons-nous suffisamment de bois à long terme ?
Une interrogation qui souligne les inquiétudes majeures au sujet de l’approvisionnement des ressources, quel que soit le matériau brut concerné.

Dans le cas du bois, la question de l’approvisionnement place en opposition l’accroissement biologique des forêts, et le prélèvement des ressources pour nourrir la chaîne de production.
Voici quelques chiffres clés pour mieux comprendre les enjeux du bois :
- Le stock momentané de bois est de 3 milliards de mètres cubes.
- Tous les ans grâce à la chlorophylle et au processus de photosynthèse,
on fabrique 100 millions de mètres cubes supplémentaires de bois, dont 60% sont prélevés pour tous les usages, matériaux, énergie et industrie.

Bref, on reste dans une logique où l’on ne consomme pas la totalité de la croissance du matériau bois en France. Cela dit, en ce qui concerne la question de fond du changement climatique, il affecte les forêts au même titre que d’autres ressources, comme la problématique de gestion de l’eau.
Les enjeux environnementaux forcent l’adaptation des forêts, afin de prévenir des changements climatiques en perpétuelle accélération. Les objectifs de révolution des matériaux appliqués au bois s’inscrivent dans le temps, et visent les 50 prochaines années.
Néanmoins, il devient indispensable de diversifier à grande échelle, notamment car certains arbres se retrouvent en situation de dépérissement – à la suite des sécheresses, attaques sanitaires, etc. Une véritable aubaine pour le secteur de l’emballage, dont l’industrie est capable d’utiliser toute la diversité des essences de bois.
Révolution des matériaux et nouveaux enjeux : entre collecte et recyclage

De son côté, Claudie Mathieu, Déléguée générale du SNFBM (Syndicat National des Fabricants de Boîtes, emballages et bouchages métalliques), a apporté son expertise sur la révolution des matériaux métalliques – en particulier, l’acier et l’aluminium.

Des matériaux qui s’adaptent parfaitement à toutes formes de boîtes : alimentaires, conserves, décoratives, en métaux de tous types, mais aussi des emballages de boissons, fûts et différents bouchages.
A la fois concentrés et localisés, les acteurs du SNFBM possèdent une quarantaine de sites implantés au niveau national, et sont proches de leurs clients comme des filières de recyclage.

La déléguée a mis en avant le nouveau logo du syndicat : « Metal recyclable à l’infini ». Un slogan qui sonne comme un miroir probant de l’espoir de réintégrer chaque matériau au sein de l’économie circulaire.
Sans oublier de rappeler que l’acier comme l’aluminium se recyclent à l’infini, sans perdre aucune des qualités premières du matériau brut. Enfin, la représentante du SNFBM a offert une mention spéciale au programme « chaque canette compte », mis en place pour faciliter l’ensemble du processus de collecte et de recyclage, de tous types de canettes.
De son côté, Emmanuelle Schloesing, Responsable économie circulaire de la société Elipso, rebattait les cartes en s’exprimant sur la réalité terrain du recyclage. « On a un grand enjeu sur la collecte ». Avant de préciser qu’auparavant, la poubelle jaune de recyclage offrait une possibilité de collecte limitée… Aujourd’hui, elle se trouve en pleine évolution. En effet, grâce au programme d’extensions de consignes de tri qui se met en place, l’heure est à la démocratisation du recyclage, et à l’expansion des options de collecte.

Jacques Bordat, Président de la Fédération des Industries du verre, informait le public à son tour au sujet de la révolution des matériaux comme le verre, matériau ancestral de prédilection de la Fédération :
– La collecte du verre a démarré en 1974 et les autres emballages sont arrivés sur le marché dans les années 1990.
– Le verre est obtenu à partir de la silice en France qui a d’importantes ressources en matières premières.
– Le verre recyclé représente 65% de la matière première.
– Le taux de recyclage du verre est de 80% en moyenne, soit 8 bouteilles sur 10 collectées.
Avec un taux de collecte d’environ 50% du verre des vins et spiritueux, dans les hôtels restaurants.
Cependant, on note certaines difficultés d’accès à la collecte de verre dans les grandes villes. Raison pour laquelle il est grand temps d’élargir la communication et faciliter l’accès au recyclage, afin de promouvoir le geste de tri, comme l’a mis en exergue Jacques Bordat, Président de la Fédération des Industries du verre.
Révolution des matériaux et perspectives d’avenir
Les solutions pérennes qui voient le jour sont le fruit d’efforts collectifs, menés par chaque filière vers une direction commune.

Bois
La révolution des matériaux appliqués au bois trouve sa place dans le réemploi, ainsi que l’économie de fonctionnalité, dans le but ultime de privilégier les multiples usages du bois, au-delà de sa simple vente.
Dans le secteur de la palette, il existe de nombreuses boucles locales et de réparation, qui inscrivent le bois dans le développement durable.
Privilégier la logique de contribution plutôt que la logique de consommation à usage unique : tel est le nouveau crédo de la révolution des matériaux. Le bois, matériau des plus nobles et ancien, fait partie intégrante de l’équation.

Métal
En qui concerne la révolution des matériaux métalliques, l’acier et l’aluminium sont en tête de liste. Avec des solutions pérennes en perspective qui donnent l’espoir d’une évolution notoire du recyclage de l’aluminium et de l’acier, miroir de la croissance durable des matériaux ces 30 dernières années.

Carton
Pour le carton ondulé, les solution durables s’inscrivent davantage sur le potentiel de la matière recyclée. Le réemploi du carton est une option peu envisagée. En revanche, la matière se prête à la réintégration du carton au sein de la boucle de l’économie circulaire.

Plastique
En terme de révolution des matériaux, le plastique est en marche vers le développement de la filière du réemploi mais surtout du recyclage de la matière.
Petit à petit, l’objectif est de minimiser la mise en marché de « nouveau » plastique, avec une interdiction naissante du plastique à usage unique. A ce jour, 5 résines de plastique peuvent être recyclées, et la filière continue d’investir sur la recherche de solutions éco-responsables.

Verre
Enfin, le verre présente 2 enjeux majeurs : la maîtrise de l’usage unique et le réemploi.
Le réemploi se doit d’être organisé intelligemment, avec un système de livraison, collecte et réemploi fluide pour parvenir à réintégrer ce matériau dans la chaîne de production.
En terme de révolution des matériaux et de développement durable de l’écosystème de l’emballage, les perspectives d’avenir s’inscrivent dans une démarche de collaboration, et complémentarité des matériaux.
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