Les éco-organismes se montrent solidaires durant le rendez-vous des experts

L’espace conférences a accueilli les principaux représentants des éco-organismes en France pour faire le point avec les experts sur les enjeux du recyclage et leurs perspectives d’évolution.

Le rendez-vous des experts s’articule autour des principaux acteurs des éco-organismes en France, solidaires dans une démarche commune d’optimisation de la collecte des déchets ménagers avec, en ligne de mire, la facilité de recyclage et la revalorisation des matériaux, notamment le plastique.

Présentation et définition du rôle des éco-organismes

Le rôle des éco-organismes a été défini par le Cadre général des filières à responsabilité élargie des producteurs du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires : “Les éco-organismes récoltent les éco-contributions auprès des producteurs et les redistribuent aux collectivités territoriales ou à d’autres opérateurs qui assurent la collecte et le tri de ces déchets, dès lors que ces collectivités ou ces opérateurs en font la demande”.

Comme le rappelait Julien Dubourg, Directeur relation client chez Citeo, pilier des éco-organismes depuis 30 ans, la mission principale sur le terrain se résume à “l’objectif d’accompagner nos clients à diminuer l’impact environnemental de leurs emballages et de leurs papiers”. Une raison d’être, selon ses mots.

Citeo, en quelques informations clés, c’est :

  • Un chiffre d’affaires de 900 millions d’euros.
  • Environ 40 000 clients essentiellement français et européens.
  • Un agrément de l’Etat pour accompagner ses entreprises et gérer leurs responsabilités élargies en tant que producteurs.

Comme le souligne le Directeur de la relation client, Citeo accompagne “une clientèle qui conçoit et produit ses emballages en France ou à proximité, et assume une responsabilité vis-à-vis de ses consommateurs et se doit de respecter des obligations réglementaires et légales”.

Avec une mission élargie aux nouveaux enjeux pro-environnementaux qui consiste à sensibiliser les clients sur les enjeux de l’éco-conception et sur les 3R (réduire, réutiliser, recycler), afin d’améliorer la recyclabilité des emballages, et remplir leurs engagements dans le respect des contraintes légales des filières de recyclage.

Un travail de fond de transition sur la gestion du plastique, plus ou moins avancé selon les industries ; l’objectif premier consiste à œuvrer pour la diminution du recours aux emballages à usage unique avec le vrac, le réemploi, et l’accompagnement autour de la bio-diversité et la sobriété carbone des emballages ménagers.

Citep : éco-organisme qui poursuit son travail d’accompagnement depuis 30 ans.

Des éco-organismes complémentaires, tournés vers l’international

“Le rôle de chaque éco-organisme répond à un système de rééquilibrage financier”, soulignait Patrick Bariol, Directeur général de Léko.

Léko, en quelques chiffres, c’est :

  • 80 adhérents en 2020.
  • 850 en 2021.
  • 60 000 adhérents aujourd’hui.
  • L’ADN est basé sur la loi AGEC, dont ils sont nés.

Léko se définit comme un groupe international qui se positionne au service des producteurs metteurs de marchés internationaux, fort de ses 20 ans d’expérience en Allemagne. Une double casquette mise en avant par le Directeur, dont le groupe cherche à concilier le travail d’un éco-organisme au niveau national, mais également sur les plans européen et international, dans le respect des différentes règlementations.

“Les règles proviennent de directives européennes et les entreprises ont besoin d’avoir un partenaire qui les accompagne en Europe, et partout dans le monde […] pour les entreprises françaises qui vendent à l’étranger, ou les entreprises étrangères qui vendent en France”.

L’objectif de Léko ? La promesse d’une vision internationale. Aller au-delà de l’agrément d’éco-organisme emballage, en se définissant comme une société de service qui accompagne les metteurs en marché sur toutes leurs missions : “Aider à déclarer ou comprendre la règlementation dans les différents pays car la directive européenne a été transposée en droit local, mais les règles varient d’un pays à l’autre”. Et épauler les structures sur la recyclabilité des emballages, de leurs produits actuels et futurs.

Léko, éco-organisme international qui œuvre pour une démarche responsable auprès des metteurs de marchés internationaux.

Le mot d’ordre est la complémentarité pour des éco-organismes menés par une mission d’accompagnement commune, en faveur de l’environnement. Comme le soulignait M. Bariol, “on est concurrents, mais dans le monde des éco-organismes, je dirais plutôt qu’on est complémentaires et on va se positionner pour apporter des services en plus, en particulier à d’autres secteurs que le secteur traditionnel de l’alimentaire qui représente 60% des mises en marché”. Les secteurs les plus mis en avant renvoient aux industries du e-commerce, électronique et textile.

Et, pour finir, de rappeler en une punchline : “Les problématiques des emballages des pots de yaourt, ce ne sont pas les mêmes que les ordinateurs”. Tout est dit.

Fréquence de collectes et facilité de recyclage : les collectivités locales s’engagent auprès des éco-organismes.

Bertrand Bohain, Délégué général du Cercle national du recyclage, rappelait que malgré les requêtes d’optimisation des coûts de la part des éco-organismes, les collectivités conservent un pouvoir décisionnaire sur la gestion des déchets, afin d’adapter la collecte des ordures ménagères à la réalité des besoins sur le terrain.

Le but étant d’éviter qu’une fois les poubelles pleines, les autres emballages terminent dans les ordures ménagères résiduelles et ne soient pas recyclés. L’adaptabilité de la fréquence de collecte, en adéquation avec la dotation des poubelles, se traduit par un geste écologique, en faveur de la facilité de recyclage pour le consommateur. 

Un compromis quotidien pour équilibrer maîtrise des coûts et impact environnemental.

Les perpectives d’avenir des éco-organismes

Comme le soulignait Jean-françois Gonidec, vice-président du Cosmed, les deux enjeux principaux des éco-organismes reposent sur “la maîtrise du rejet de CO2 et le recyclage des matières premières […]; l’épine dans le pied, c’est le plastique”.

Deux raisons majeures ont été mises en évidence : seulement 30% de plastique est recyclé en France. Un chiffre très faible. D’autant plus que la réutilisation par les industriels de ce plastique recyclé est réutilisable uniquement dans le cadre d’un tri mécanique, à ce jour. 

Le vice-président du Cosmed l’a expliqué simplement : “Toutes les matières premières en plastique teinté posent un vrai problème de recyclage puisqu’elles ne sont pas utilisables sur des hautes valeurs ajoutées : eaux minérales, cosmétiques, emballages alimentaires de manière générale”.

L’évolution des filières de dépolymérisation chimique et enzymatique offrent une perspective d’avenir d’utilisation de 100% des plastiques, en éradiquant les problématiques de plastiques teintés et corps étrangers. 

Le recyclage du plastique, le défi commun des éco-organismes.

Il s’agit ici d’une transition à échelle continentale. Les filières de récupération vont devoir être structurées au niveau européen, car l’industrie du plastique n’est pas gérée par pays mais par continent. Il est donc capital de mettre en place une solution globale pour l’Europe, et que les éco-organismes collecteurs s’adaptent aux nouvelles réalités de la filière, car “le plastique aujourd’hui est le déchet qui a le plus d’impact sur la biodiversité”, comme le rappelait M. Gonidec.

Le mot de la fin était pour Françoise Weber, Directrice du recyclage et Présidente de la Commission REP, Veolia France, qui se joignait aux représentants des éco-organismes pour apporter sa définition de la valeur ajoutée de leurs métiers : “Trouver et développer des filières innovantes de recyclage”. 

L’heure est à la complémentarité et l’innovation pour gérer la question de fonds du recyclage, et de la réduction de l’impact environnemental.

Regarder le replay de la conférence :

Découvrez l’interview du conférencier :


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